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Histoire littéraire d'Italie (3

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Quelle que fût l'origine du pouvoir des Sforce devenus souverains de Milan, le règne de François Sforce fut signalé par l'encouragement des lettres. Il sembla vouloir rivaliser avec les Médicis et avec les princes de la maison d'Este par les distinctions qu'il accorda aux savants, l'asyle généreux qu'il ouvrit aux Grecs chassés de leur patrie, le nombre de littérateurs, de poëtes et d'artistes qu'il s'efforça de rassembler à Milan et d'attirer à sa cour. Son fils aîné, Galéaz-Marie, ne lui succéda que pour se rendre odieux, et provoqua, par l'excès de ses vices, les poignards dont il fut percé. Il laissait après lui un enfant 521 et pour veiller sur cet enfant un frère ambitieux, fourbe et cruel. Jean-Galéaz-Marie disparut, et son oncle, Louis-le-Maure, prit sa place, les mains, pour ainsi dire, encore teintes de son sang. Parvenu à la puissance par un crime, il voulut le faire oublier par l'éclat des lettres et des arts. Les plus fameux architectes, les plus grands peintres furent appelés auprès de lui; on y vit accourir à la fois le Bramante et Léonard de Vinci. La magnifique Université de Pavie fut bâtie et dotée; Milan se remplit d'écoles de tout genre, de professeurs, de savants. Le duc lui-même cultivait les lettres au milieu des affaires du gouvernement et des projets d'une ambition effrénée; mais les suites de cette ambition même, et la passion de se venger d'un roi qui l'avait désapprouvée 522, renversèrent ce brillant édifice, livrèrent l'état de Milan, celui de Naples et l'Italie entière aux armes d'un prince étranger. Charles VIII, appelé par Louis Sforce, traversa l'Italie en vainqueur, s'élança vers le royaume de Naples, le conquit, pour retraverser le même pays presque en fugitif, entouré d'ennemis qu'avait rassemblés contre lui ce même Louis qui l'y avait fait descendre. Cette expédition de Charles VIII amena celle de Louis XII, et pour Louis Sforce la perte du Milanais et de la liberté.

La guerre qu'il avait provoquée eut pour Milan, pour la Lombardie et pour Naples, les suites les plus désastreuses; les sciences et les lettres se turent au bruit des armes; la violence militaire dispersa les savants; le pillage détruisit ou dissipa les trésors littéraires, et nulle part ces excès ne se commirent avec plus de fureur qu'au lieu où ils pouvaient faire le plus de mal, à Florence, dans le sanctuaire des Muses, dans le palais des Médicis. Après la mort de Laurent, Pierre son fils avait hérité de tout ce qu'il laissait après lui, mais non de son habilité, de ses talents ni de ses vertus. Il fut bientôt haï et méprisé des Florentins, dont son père était l'idole. Dans la position difficile où le mit l'approche de Charles VIII et de son armée, il ne fit que des fautes, et les paya cruellement. Obligé de s'enfuir à Venise, il laissa Florence et le palais de ses pères à la discrétion du vainqueur. Les troupes donnèrent un malheureux exemple qui ne fut que trop bien suivi par le peuple. Les Florentins crurent se venger de Pierre, en pillant des richesses qui étaient à eux autant qu'aux Médicis mêmes. Manuscrits dans toutes les langues, chefs-d'œuvre des arts, statues antiques, vases, camées, pierres précieuses, plus estimables encore par le travail que par la matière, tout fut dispersé, tout périt; et ce que Laurent et ses ancêtres avaient, à force de soins, d'assiduité, de richesses, accumulé dans un demi-siècle, fut dissipé ou détruit dans un seul jour 523.

Florence, délivrée de Charles VIII et des Médicis, n'en redevint pas plus libre. Le moine Savonarole s'empara des esprits, y souffla ses visions fanatiques, au lieu des inspirations de la liberté, devint le maître, et tomba du faîte du pouvoir dans le bûcher allumé par ses partisans mêmes. Pierre de Médicis essaya plusieurs fois inutilement de rentrer à Florence. Après dix ans d'une vie errante et malheureuse, il se mit au service des Français, dans leur seconde expédition de Naples, et lorsqu'ils furent défaits aux bords du Gariglian, il se noya misérablement dans ce fleuve. Nous verrons dans la suite ce que devint la malheureuse Florence, et comment les lettres et les arts, qui en avaient été comme bannis, retrouvèrent à Rome un protecteur plus puissant et plus heureux, dans un pape, frère de Pierre et fils de Laurent, très-mauvais chef de l'église, mais digne, comme souverain, de servir de modèle, et qui fut doublement le bienfaiteur de l'esprit humain, en encourageant, en favorisant de tous ses moyens et de toute sa puissance, les lettres et les arts qui l'éclairent et l'honorent, et en contribuant, par l'excès et par l'abus même, à le guérir en partie de la superstition qui l'aveugle et l'avilit.

CHAPITRE XXI

Suite des travaux de l'érudition pendant le quinzième siècle; Antiquités, Histoires générales et particulières; Poésie latine; Poëtes latins trop nombreux; Couronne poétique prodiguée et avilie.

On ne se borna pas, dans ce siècle de l'érudition, à la recherche des anciens, à l'étude de leurs langues, à la propagation et à l'interprétation de leurs chefs-d'œuvre; on y joignit la recherche et la découverte des antiquités, des médailles, des monuments antiques. On en formait des collections, on expliquait les inscriptions, on s'en servait pour l'intelligence des auteurs, et les auteurs servaient à leur tour à expliquer les monuments.

L'un des premiers à employer cette méthode fut Flavio Biondo ou Flavius Blondus, né à Forli en 1388 524. On a peu de détails certains sur les premières époques de sa vie. Il était encore jeune lorsqu'il fut envoyé à Milan par ses concitoyens pour traiter de quelques affaires. Il paraît qu'en 1430 il était chancelier du préteur de Bergame, et que quatre ans après il fut secrétaire du pape Eugène IV; il le fut aussi des trois successeurs d'Eugène, mais il ne les accompagna pas toujours. Il voyagea dans plusieurs villes d'Italie, s'appliquant partout à la recherche et à l'explication des antiquités. Il était marié, ce qui l'empêcha de tirer parti de sa place pour s'avancer dans la carrière ecclésiastique; et lorsqu'il mourut à Rome en 1463, il laissa cinq fils très instruits dans les lettres, mais sans fortune.

Le séjour de plusieurs années qu'il fit à Rome, et son application à en étudier les anciens monuments, lui fit naître l'idée de publier une description aussi exacte qu'il le pourrait de la situation des édifices, des portes, des temples et des autres grands débris de Rome antique, qui existaient encore en partie, ou qui avaient été rétablis. C'est ce qu'il exécuta dans un ouvrage en trois livres, intitulé Rome renouvelée 525, dans lequel il déploya une érudition prodigieuse pour le temps. Il en montra peut-être encore davantage dans sa Rome triomphante 526, où il entreprît de décrire fort en détail les lois, le gouvernement, la religion, les cérémonies, les sacrifices, l'état militaire, les guerres de l'ancienne république romaine. Un troisième ouvrage embrasse l'Italie entière, sous le titre de l'Italie expliquée 527, la fait voir divisée en quatorze régions, comme elle l'était anciennement, et développe l'origine et les révolutions de chaque province et de chaque ville. On a encore du même auteur un livre de l'Histoire de Venise 528. Il entreprit enfin un plus grand ouvrage, qui devait comprendre l'Histoire générale depuis la décadence de l'empire romain jusqu'à son temps; il le divisa par décades, à l'imitation de Tite-Live; il en avait composé trois et le premier livre de la quatrième; la mort l'empêcha d'aller plus loin, et cet ouvrage imparfait est resté en manuscrit dans la bibliothèque de Modène. Quant à ceux qui sont imprimés, ou y trouve peu d'élégance dans le style, et dans les faits des erreurs graves et fréquentes; mais ce sont les premières productions de ce genre qui aient paru; les défauts que l'on y remarque doivent être attribués à cette cause et au temps où vivait l'auteur, qui y donne d'ailleurs des preuves d'une érudition étendue et d'un immense travail.

 

La description de l'ancienne Rome devint alors l'objet des veilles de plusieurs auteurs, et entre autres d'un illustre florentin, Bernardo Ruccellai, l'un des meilleurs écrivains de ce siècle, et digne encore, à certains égards, de la réputation qu'il eut alors. Il naquit en 1449 529. Sa mère était fille du célèbre Pallas Strozzi, l'un des citoyens les plus puissants et les plus riches de Florence, et qui était, par son zèle à encourager les lettres, à rassembler des livres et des antiquités, le rival de Niccolo Niccoli et des Médicis eux-mêmes. Bernardo entra dès l'âge de dix-sept ans dans la famille de ces derniers, par son mariage avec Jeanne de Médicis, fille de Pierre, et sœur de Laurent. Jean Ruccellai son père, avec une magnificence royale, dépensa pour en célébrer la fête, une somme de trente-sept mille florins. Le jeune Bernardo, après son mariage, continua ses études avec la même ardeur qu'il y avait mise auparavant. Marsile Ficin avait pour lui une affection particulière. Après la mort de Laurent de Médicis, l'académie platonicienne trouva dans Bernardo un généreux protecteur. Il fit bâtir un palais magnifique, avec des jardins et des bosquets destinés aux conférences philosophiques de l'académie, et ornés des monuments antiques les plus précieux, qu'il avait rassemblés à grands frais.

Son goût pour les lettres ne l'empêcha point de se livrer aux affaires publiques. Il fut élu, en 1480, gonfalonnier de justice. La république l'envoya, quatre ans après, son ambassadeur à Gènes, et lui confia encore trois ambassades, l'une auprès de Ferdinand, roi de Naples, et les deux autres auprès du roi de France Charles VIII. Il remplit divers emplois pendant les révolutions que Florence éprouva à la fin du siècle, et sa conduite ambiguë et partiale n'y fut pas généralement approuvée. Il mourut en 1514, et fut enterré dans l'église de Sainte-Marie-Nouvelle, dont il avait terminé, avec une magnificence extraordinaire, la façade, que son père avait commencée. Le principal ouvrage de Bernardo Ruccellai, a pour titre, De la ville de Rome 530. Il y a recueilli avec un soin extrême tout ce qui, dans les anciens auteurs, peut donner une idée des magnifiques édifices de cette capitale du monde. Ce livre est rempli d'érudition, de critique, écrit avec une élégance et une précision peu communes, et meilleur à tous égards que beaucoup d'autres qui ont paru depuis sur la même matière. Le nom de l'auteur est rendu en latin par celui d'Oricellarius; c'est pour cela que les jardins académiques de son palais furent si célèbres pendant long-temps sous le nom d'Orti Oricellarii. Son ouvrage n'a été publié à Florence que dans le dernier siècle 531. Il laissa de plus une histoire de la guerre de Pise, et une autre de la descente de Charles VIII en Italie, qui n'ont vu le jour qu'en 1733 532: enfin on a publié, en 1752, à Leipsick un petit Traité de lui sur les magistrats romains 533. Il cultiva aussi la poésie italienne. Dans le Recueil imprimé des Chants du carnaval (Canti carnascialeschi), il y en a un de lui qui porte le titre de Triomphe de la Calomnie.

Le fameux Annius de Viterbe est un antiquaire du même temps, mais d'une autre espèce. Son nom était Jean Nanni, Nannius, et ce fut pour suivre la mode qui régnait alors, qu'il changea ce dernier nom en celui d'Annius. Né à Viterbe, vers l'an 1432 534, il entra fort jeune dans l'ordre des Dominicains. Il embrassa dans ses études non-seulement le grec et le latin, mais l'hébreu, l'arabe et les autres langues orientales. Ses succès dans la prédication commencèrent sa célébrité. Appelé de Gènes à Rome sous le pontificat de Sixte IV, il maintint son crédit à la cour romaine, même sous le méchant pape Alexandre VI, qui le nomma, en 1499, maître du sacré palais. Annius mourut environ trois ans après 535, âgé de soixante-dix ans.

Les deux premiers ouvrages qu'il publia firent une grande sensation, qu'ils durent en partie à la destruction récente de l'empire grec; c'est son Traité de l'Empire des Turcs 536, et celui qu'il intitula: Des Victoires futures des Chrétiens sur les Turcs et les Sarrasins 537. Mais ce qui lui a fait le plus de renommée en bien et en mal, c'est le grand recueil d'Antiquités diverses 538, qu'il publia à Rome en 1498, et qui ont été réimprimées plusieurs fois. Il prétendit avoir retrouvé et donner au monde savant les textes originaux de plusieurs historiens de la plus haute antiquité, tels que Berose, Manethon, Fabius Pictor, Myrsile, Archiloque, Caton, Megasthène, qu'il nomme Metasthène, et quelques autres, qui devaient jeter le plus grand jour sur la chronologie des premiers temps. Il les avait, disait-il, retrouvés dans un voyage qu'il avait fait à Mantoue pour accompagner le cardinal de S. Sixte; et, dans ses longs Commentaires, il en soutenait l'authenticité.

On fut ébloui par cette publication fastueuse. Dans un temps où tous les auteurs anciens semblaient sortir comme de leurs tombeaux, on crut à la résurrection de ceux d'Annius; mais si l'Italie entière commença par être dupe, ce fut d'abord en Italie que l'on reconnut l'erreur. Annius y eut aussi des apologistes et des soutiens. Cette dispute se ranima dans le dix-septième siècle 539; mais la critique éclairée du dix-huitième a réduit les choses au point que si quelqu'un s'y trompe encore, c'est qu'il est volontairement dans l'erreur. «Ce serait, dit Tiraboschi 540, une perte inutile de temps, que d'alléguer des preuves de ce dont personne ne doute plus, si ce n'est ceux qu'il est impossible de convaincre.» La question ne pourrait plus être que de savoir si ce moine, aussi crédule que savant, qualités qui ne s'excluent pas toujours, se laissa tromper par quelque fourbe qui lui donna pour authentiques ces manuscrits supposés, ou s'il fut assez fourbe lui-même pour imaginer cette ruse; assez patient pour composer ces histoires en diverses langues savantes, et pour les commenter volumineusement; assez habile pour tromper, par cette ruse, un grand nombre d'hommes instruits. L'une de ces deux suppositions paraît à peu près aussi difficile à concevoir que l'autre; mais elles sont à peu près également indifférentes, puisqu'il est universellement reconnu que ce recueil d'antiquités est un recueil d'erreurs, s'il n'en est pas un d'impostures.

 

Quelques critiques n'ajoutent pas beaucoup plus de foi à ce que nous a laissé sur les antiquités, un homme qui fit alors beaucoup de bruit par ses voyages et par son ardeur à rechercher les anciens monuments; mais le plus grand nombre des amateurs de la palæographie lui accorde plus de confiance: c'est Ciriaco d'Ancône, né dans cette ville vers l'an 1391 541, et qui commença, dès l'âge de neuf ans, à montrer cette passion pour les voyages, dont il fut possédé toute sa vie. À vingt-un ans, après avoir déjà vu plusieurs villes d'Italie, avec un oncle qu'il accompagnait pour les affaires de son commerce, il passa, avec un autre oncle, en Égypte. Deux ans après son retour en Italie, il commença à voyager pour son compte. La Sicile, Constantinople, les îles de l'Archipel, firent naître en lui le goût pour les monuments antiques, qui acheva de se développer lorsqu'il fut revenu dans sa patrie, et qu'il y eut joint l'instruction classique qui lui manquait. Il retourna dans la Grèce, apprit le grec à sa source, passa en Syrie, revint dans l'Archipel, séjourna dans l'île de Chipre, à Rhodes, à Mitylène, et dans les autres îles où se trouvent les plus riches débris des temps anciens, et revint en Italie, riche d'observations, de manuscrits, de médailles, d'inscriptions et d'autres antiquités. Il y était appelé par l'élection d'Eugène IV, qu'il avait beaucoup connu à Rome, et qui lui fit l'accueil qu'il en devait attendre. Ciriaco se mit alors à rechercher les antiquités des différentes villes du Latium. Il parcourut, pendant près de dix ans, presque toutes les villes d'Italie, passa une troisième fois en Orient, peut-être même une quatrième, toujours occupé des mêmes études, et infatigable dans ses recherches. On croit qu'il revint en Italie vers le milieu du siècle, et qu'il y mourut quelque temps après.

Il laissa beaucoup de manuscrits qui n'ont paru que très long-temps après sa mort, et dont on n'a même publié que des fragments. Ceux de son voyage d'Orient furent mis les premiers au jour, en 1664 542. Son Itinéraire, ou la Relation de son Voyage en Italie pour en étudier les antiquités, n'a été imprimé qu'en 1742 543, et sur un manuscrit si mal en ordre, que tous les objets y sont confondus, et qu'on ne peut s'y faire une idée juste et suivie des courses et des travaux de l'auteur. Enfin, d'autres fragments sur les antiquités d'Italie ont encore paru en 1763 544. Des antiquaires attentifs reconnaissent que Ciriaco d'Ancône s'est souvent trompé dans la manière de transcrire et d'interpréter les inscriptions, sur la date et l'authenticité de plusieurs, et sur un assez grand nombre de points d'histoire, de chronologie et de géographie; mais, avec le secours d'une critique éclairée, on ne laisse pas de tirer beaucoup d'utilité des recherches d'un voyageur si actif et si laborieux. Il n'avait aucun intérêt à tromper; et il serait malheureux de s'être donné tant de peines pendant sa vie, pour ne laisser, après sa mort, que la réputation d'un homme de peu de lumières ou de mauvaise foi.

Un auteur en qui l'on a plus de confiance dans les sujets d'antiquités, et dont la vie mérite d'ailleurs une attention particulière, est Giulio Pomponio Leto. Tous ces noms étaient de son choix. Il était né bâtard de l'illustre maison de Sanseverino, dans le royaume de Naples 545; il évita toujours avec soin de parler de sa naissance; il répondait même brusquement à ceux qui l'interrogeaient sur cet article; et lorsque cette famille puissante lui eût écrit pour l'inviter à venir demeurer dans son sein, où il aurait joui de l'abondance et de l'état le plus heureux, il répondit laconiquement: «Pomponio Leto à ses parents et à ses proches, salut. Ce que vous demandez est impossible. Adieu 546.» Il se rendit très-jeune à Rome, où il étudia d'abord sous un habile grammairien de ce temps 547, et ensuite sous Laurent Valla. Celui-ci étant mort en 1457, Pomponio fut jugé capable de remplir sa chaire. Ce fut alors qu'il fonda une académie qui lui attira bientôt de violents orages.

Plusieurs hommes de lettres, livrés comme lui à l'étude de l'antiquité, s'y rassemblaient; leurs entretiens roulaient sur les monuments que l'on retrouvait à Rome, sur les langues grecque et latine, sur les ouvrages des anciens auteurs, et quelquefois sur des questions philosophiques. La plupart de ces académiciens étaient jeunes. Leur zèle pour l'antique les dégoûta de leurs noms de baptême et de famille; ils prirent des noms anciens: le fondateur choisit celui de Pomponio Leto, ou plutôt Pomponius Lœtus; Philippe Buonaccorsi, s'appela Callimaco Esperiente, ou Callimachus Experiens, ainsi des autres. Peut-être ces jeunes gens, dans leurs conversations philosophiques, se permirent-ils d'autres comparaisons entre les institutions anciennes et les modernes, où celles-ci n'avaient pas l'avantage. Cela fut transformé, auprès du pape Paul II, en mépris pour la religion, bientôt en complot contre l'église, et enfin en conspiration contre son chef.

Platina, dans son Histoire des Papes, raconte au long toute cette affaire, dont voici le fond en peu de mots. Paul II donnait au peuple romain des spectacles et des fêtes pendant le carnaval 548, lorsqu'on vint lui dénoncer cette conspiration prétendue. Effrayé, ou feignant de l'être, il ordonne aussitôt un grand nombre d'arrestations, et entre autres celle de Platina lui-même. Tous les académiciens qu'on put prendre furent arrêtés comme lui, incarcérés, mis à la question, et souffrirent de si horribles tortures, que l'un d'eux 549, jeune homme de la plus grande espérance, en mourut peu de jours après. Pomponio Leto était alors à Venise: il y était même depuis trois ans dans la maison Cornaro, et l'on ne sait, ni le motif de ce séjour, ni comment le pape, qui le soupçonna de complicité avec ses confrères, s'y prit pour faire violer, à son égard, les lois de l'hospitalité. Quoi qu'il en soit, le malheureux Pomponio fut conduit enchaîné à Rome, incarcéré et torturé comme les autres, sans que l'on pût arracher à personne l'aveu de ce qui n'existait pas.

L'arrivée de l'empereur Frédéric III interrompit, pour quelque temps, la procédure. Dès qu'il fut parti, le pape se rendit lui-même au château St. – Ange, et voulut examiner les prisonniers, non plus sur la conjuration, mais sur des hérésies dont on les supposait auteurs. Il fit ensuite passer leurs opinions à l'examen des plus savants théologiens, qui n'y trouvèrent point d'hérésie. Paul retourna cependant une seconde fois au château, et, après une nouvelle épreuve tout aussi inutile que la première, il finit en déclarant qu'à l'avenir on tiendrait pour hérétique quiconque prononcerait, ou sérieusement, ou même en plaisantant, le nom d'académie 550. Il ne rendit pourtant point encore la liberté aux accusés; il les retint en prison jusqu'après l'année révolue. Ce terme arrivé, il fit d'abord adoucir leur captivité, et leur permit enfin d'être libres. Il mourut sans avoir pu trouver parmi eux de coupables, et sans avoir voulu reconnaître hautement leur innocence. Mais ce qui la prouve évidemment, c'est que son successeur, Sixte IV, qui ne valait pas mieux que lui, confia pourtant à Platina la garde de la bibliothèque du Vatican, et permit à Pomponio Leto de reprendre sa chaire publique, où il continua de professer avec un grand concours et de grands succès. Sixte n'aurait certainement pas traité ainsi des conspirateurs ni des hérétiques. Pomponio parvint même à réunir son académie dispersée. On trouve, dans un historien 551 du temps, le récit de deux anniversaires qu'elle célébra en corps, avec beaucoup de solennité, en 1482 et 1483, l'un de la mort de Platina, l'autre de la naissance ou de la fondation de Rome.

Pomponio vécut pauvre, mais rien ne prouve qu'il ait été obligé d'aller finir ses jours dans un hôpital, comme l'assure Valerianus 552, qui, pour grossir son livre, a souvent ajouté aux infortunes trop réelles des gens de lettres, des infortunes imaginaires. Il en a oublié une de Pomponio, qui méritait cependant d'être citée; c'est qu'en 1484, dans une sédition qui s'éleva contre Sixte IV, sa maison fut pillée, ses livres et tous ses effets volés, et lui, forcé de s'enfuir en désordre 553, un bâton à la main. Mais cette perte fut bientôt réparée; quand la sédition fut apaisée, ses amis et ses écoliers lui envoyèrent à l'envi tant de présents, qu'il se trouva, pour ainsi dire, plus à son aise qu'auparavant. Il se faisait généralement estimer par sa probité, sa simplicité, son austérité même. Uniquement occupé de ses études, il n'y avait pas un réduit obscur à Rome, pas le moindre vestige d'antiquité qu'il n'eût observé avec attention, et dont il ne pût rendre compte. On le voyait errer seul et rêveur au milieu de ces monuments, s'arrêter à chaque objet nouveau qui frappait ses yeux, rester comme en extase, et souvent pleurer d'attendrissement. Il mourut à Rome en 1498. Les regrets qui éclatèrent à sa mort, et la pompe extraordinaire de ses funérailles, attestent qu'il n'avait pu être réduit à finir dans un hospice une vie environnée de tant de considération et d'estime.

On a de lui plusieurs ouvrages propres à faire connaître les mœurs, les coutumes, les lois de la république romaine, et l'état de l'ancienne Rome. Ce sont des Traités sur les sacerdoces, sur les magistratures, sur les lois, un abrégé de l'histoire des empereurs, depuis la mort du jeune Gordien jusqu'à l'exil de Justin III, et plusieurs autres ouvrages 554 pleins d'une érudition profonde et variée. Il s'appliqua de plus à expliquer et à commenter plusieurs anciens auteurs. Les premières éditions que l'on fit de Salluste furent revues par lui, et confrontées avec les plus anciens manuscrits. Il employa les mêmes soins pour les Œuvres de Columelle, de Varron, de Festus, de Nonius Marcellus, de Pline le jeune; et l'on a encore de lui des commentaires sur Quintilien et sur Virgile 555.

L'historien qui nous a conservé le détail des persécutions qu'éprouvèrent Pomponio Leto et son académie, et qui y fut exposé lui-même, Bartolemeo Platina, était né à Pladena, dans le territoire de Crémone 556. Le nom de sa famille était de' Sacchi; il y substitua celui de sa patrie, latinisé selon le goût du temps. Il suivit d'abord le métier des armes, et se livra tard à l'étude des lettres. On croit qu'il eut pour premier maître, à Mantoue, le bon et célèbre Victorin de Feltro. Conduit à Rome par le cardinal de Gonzague, et produit auprès du pape Pie II, il en obtint une place 557, qu'il perdit sous Paul II, et l'on vient de voir ce qu'il eut à souffrir des cruautés de ce pontife. Jeté dans les fers, questionné, torturé, ainsi que les compagnons de ses études, d'abord comme conspirateur, ensuite comme hérétique, sans avoir commis d'autre crime que d'être d'une académie de savants; calomnié, dénoncé par l'ignorance, et vu de mauvais œil par un pape soupçonneux, il fut consolé de ses disgrâces par la faveur dont il jouit auprès de Sixte IV. Ce pape lui donna, en 1475, la place de garde de la bibliothèque du Vatican, place modique, mais honorable, et qui fit toute sa fortune. Il mourut à Rome, en 1481, âgé d'environ soixante ans.

Celui des ouvrages de Platina qui a le plus de célébrité, ce sont ses Vies des pontifes romains 558.

Écrites avec une élégance et une force de style qui étaient alors très-rares, elles commencent de plus à offrir des exemples d'une saine critique. L'auteur examine, doute, conjecture; cite les anciens monuments; rejette les erreurs reçues. Il en commet sans doute lui-même, principalement dans l'histoire des premiers siècles; et, quoiqu'il parle plus librement des papes que les autres historiens catholiques, on aperçoit facilement que, lors même qu'il voit la vérité, il n'ose pas toujours la dire; mais c'est beaucoup qu'il soit aussi éclairé que son siècle le lui permettait, et plus véridique que tout autre peut-être ne l'eût été à sa place. On lui a reproché d'avoir trop mal parlé de Paul II. On voit, en effet, dans la Vie de ce pontife, qui est la dernière de l'ouvrage, que Platina ne lui pardonne pas les rigueurs injustes de la prison et des tortures; on ne peut sans doute lui contester le droit de dénoncer à la postérité ces actes de tyrannie; mais c'était en son privé nom, et dans un ouvrage à part, qu'il devait exercer cette juste vengeance: les intérêts particuliers et les passions personnelles doivent être bannis de l'Histoire.

Plusieurs auteurs de chroniques générales entreprirent dans ce siècle, comme dans les précédents, de raconter l'histoire du monde. Ils avaient plus de secours, et purent tomber dans des erreurs moins grossières; mais il leur manquait encore, dans la chronologie et dans le choix des faits, des guides sûrs, et ils sont loin de pouvoir eux-mêmes en servir. L'un de ces chroniqueurs qui mérite le plus d'attention, est Matteo Palmieri, Florentin. Né en 1405 559, il étudia sous les plus habiles maîtres, parmi lesquels on compte Charles d'Arezzo et Ambrogio le Camaldule. Il fut revêtu des premiers emplois de la république, de plusieurs ambassades importantes, et même de la suprême dignité de gonfalonnier de justice. Il mourut en 1475. Sa Chronique générale, depuis la création du monde jusqu'à son temps, n'a pas été publiée toute entière, mais seulement la dernière partie qui comprend depuis le milieu du cinquième siècle jusqu'au milieu du quinzième 560. Elle fut continuée jusqu'à l'année 1482, par un écrivain du même nom, et à peu près du même prénom que lui, mais qui n'était ni son parent ni son compatriote. Mattia Palmieri de Pise est le nom de ce continuateur. Il fut secrétaire apostolique, et très-savant dans les langues grecque et latine. Il mourut à soixante ans, en 1483. C'est à peu près tout ce qu'on sait de sa vie. Sa continuation est ordinairement jointe à la Chronique de Matteo.

Ce dernier écrivit de plus, en latin, la Vie de Nicolas Acciajuoli, grand sénéchal du royaume de Naples 561, et un livre sur la prise de la ville de Pise 562. On a de lui, en italien, quatre livres de la Vie civile 563, imprimés plusieurs fois, et même traduits en français 564. Enfin, il fut aussi poëte. Il fit, en terza rima, à l'imitation du Dante, un poëme philosophique, ou plutôt théologique 565, qui eut pendant sa vie une grande célébrité. Mais sa théologie n'y fut pas toujours orthodoxe; il y avança, par exemple, que nos ames étaient ces anges qui demeurèrent neutres dans la révolte contre leur créateur. Cette opinion mal sonnante, dénoncée à l'inquisition après sa mort, fit condamner solennellement son poëme, qui n'a jamais vu le jour, et dont on a seulement des copies dans plusieurs bibliothèques d'Italie 566. Quelques-uns ont même prétendu que l'auteur avait été brûlé avec son livre; mais Apostolo Zeno a prouvé 567 que cela n'a ni été, ni pu être; que l'on fit à Matteo Palmieri, des funérailles publiques, ordonnées par la seigneurie de Florence; que Rinuccini prononça son oraison funèbre, et que, pendant la cérémonie, ce poëme, que l'on prétend avoir fait condamner l'auteur, était déposé sur sa poitrine, comme son plus beau titre de gloire.

D'autres historiens se renfermèrent dans de plus étroites limites, et se bornèrent à écrire les choses arrivées de leur temps. Le plus célèbre est Æneas Sylvius Piccolomini, qui devint pape sous le nom de Pie II. Il naquit en 1405 568, dans un château voisin de Sienne 569, et fit ses études dans cette ville. Il s'attacha, dans sa jeunesse, au cardinal Capranica, et se rendit avec lui au concile de Bâle. Dans la rupture qui éclata entre plusieurs pères de ce concile et le pape Eugène IV, il fut du parti des opposants, écrivit pour eux, et les soutint pendant plusieurs années; enfin, il les abandonna, alla se jeter aux pieds d'Eugène, et obtint son pardon. Il avait changé de condition, plus légèrement encore que de parti, et s'était successivement attaché à trois ou quatre cardinaux; il fut ensuite, pendant quelques années, secrétaire de l'empereur Frédéric III. Il voyagea beaucoup, et dans presque tous les pays de l'Europe, en Angleterre, en Écosse, en Hongrie, en Allemagne, en France, presque toujours chargé d'ambassades et de missions de confiance. Le pape Eugène le fit évêque de Trieste; Nicolas V, de Sienne, et Calixte III, cardinal; enfin, il devint pape lui-même 570; et il est certain qu'il n'eût pas fait cette fortune avec les pères récalcitrants du concile de Bâle, et leur antipape Félix. Il prit le nom de Pie II. Son pontificat presque entier fut occupé d'un vain projet de ligue contre les Turcs, et il mourut en 1464, sans avoir fait aux lettres et aux sciences tout le bien qu'il projetait, et qu'on avait lieu d'attendre de lui.

521Jean-Galéaz-Marie.
522Le vieux roi de Naples Ferdinand l'avait pressé de remettre le gouvernement à son neveu; ce fut pour s'en venger que Louis-le-Maure appela à la conquête du royaume de Naples Charles VIII, qui ne trouva plus Ferdinand, mais son fils Alphonse sur ce trône, d'où il le renversa.
523W. Roscoe, the Life of Lorenzo de' Medici, ch. i, pour certifier le fait de ce pillage, dont Guichardin, l. I, ne parle pas, cite Philippe de Commines, témoin oculaire, Mém. l. VII, ch. ix, et Bernardo Ruccellai, de Bella ital., qu'il a presque littéralement traduit. Ruccellai termine ainsi le récit de ce désastre: Hæc omnia magno conquisita studio, summisque parta opibus, et ad multum œvi in deliviis habita, quibus nihil nobilius, nihil Florentiæ quod magis visendum putaretur, uno puncta temporis in prædam cessere, tanta Gallorum avaritia, perfidiaque nostrorum fuit.
524Tiraboschi, t. VI, part. II, p. 3.
525Romœ instauratœ, lib. III.
526Romœ triumphantis, lib. X.
527Italiœ illustratœ.
528De Origine et Gestis Venetorum.
529Tiraboschi, ub. supr., p. 9.
530De urbe Româ.
531Dans le Recueil intitulé: Rerum ital. Scriptores Florentini, t. II, p. 755.
532Sous la date de Londres.
533De Magistratibus romanis. C'est le savant antiquaire Gori qui l'envoya de Florence à l'éditeur.
534Tiraboschi, t. VI, part. II, p. 15.
535Le 13 novembre 1502.
536Tractatus de imperio Turcarum, Gênes, 1471.
537De futuris Christianorum triumphis in Turcos et Saracenos, ad Xystum IV et omnes principes Christianos, Gênes, 1480, in-4. Cet ouvrage est divisé en trois parties, dont la troisième n'est qu'une récapitulation du premier traité. Les deux autres contiennent des applications de l'Apocalypse à Mahomet, et des prédictions véhémentes de la prochaine destruction de ses sectateurs. C'est le Recueil des Sermons qu'il avait prêchés à Gènes, et qui lui avaient fait une si grande réputation.
538Antiquitatum variarum volumina XVII, cum Commentariis Joannis Annii Vilerbiensis, Rome, 1498, in-fol. la même année à Venise, et depuis à Paris, à Bâle, à Anvers, à Lyon, tantôt avec et tantôt sans les Commentaires.
539Voy. les détails de cette querelle entre Mazza, dominicain, qui publia une Apologie d'Annius, Sparavieri de Vérone, qui écrivit contre, et François Macedo, qui répondit pour Mazza; Apostolo Zeno, Dissert, Voss., t. II, p. 189 à 192.
540Ub. supr., p. 17.
541Tiraboschi, t. VI, part. I, p. 135.
542À Rome, par Moroni, bibliothécaire du cardinal Barberini.
543À Florence, par l'abbé Mehus.
544À Pesaro, avec des notes d'Annibal degli Abati Olivieri.
545Tiraboschi, ub. supr., p. 11.
546Pomponius Lœtus cognatis et propinquis suis salutem. Quod petitis fieri non potest. Valete. Id. ibid.
547Pietro da Monopoli.
5481468.
549Agostino Campano.
550Paulus tamen hœreticos eos pronunciavit qui nomen Academiœ, vel serio vel joco deinceps commemorarent. (Platina ia Paulo II.)
551Journal de Jacopo da Volterra, publié par Muratori, Script. Rer. ital., vol. XXIII, p. 144.
552De Infelicitate Litterat., l. II.
553In giupetto coi borzacchini, Journal de Stephano Infessura; Script. Rer. ital., vol. III, part. II, p. 1163.
554Ils ont été recueillis dans un volume devenu très-rare, sous le titre de: Opera Pomponii Lœti varia, Moguntiæ, 1521, in-8. Ce volume contient: Romanæ Historiæ compendium, etc., de Romanorum Magistratibus, de Sacerdotus, de Jurisperitis, de Legibus, de Antiquitatibus urbis Romæ (on croit que ce Traité n'est pas de lui), Epistolæ aliquot familiares, Pomponii Vita per M. Antonium Sabetlicum.
555Les Commentaires sur Quintilien sont imprimés avec ceux de Laurent Valla, Venise, 1494, in-fo. Ceux sur Virgile parurent, selon Maittaire, à Bâle, 1486, in-fol. Apostolo Zeno en cite une autre édition, Bâle, 1544, in-8., Dissertaz. Voss., t. II, p. 247.
556Tiraboschi, t. VI, part. I, p. 241.
557Dans le collége ou conseil des Abbréviateurs, créé par Pie II, et détruit par son successeur.
558La première édition porte ce titre: Excellentissimi Historici B. Platinœ in Vitas summorum pontificum, ad Sixtum IV pontif. max. prœclarum opus, Venise, 1479, in-fol. Les deux autres principaux ouvrages de Platina sont: 1°. Historia inclytæ urbis Mantuæ, et serenissimæ familiæ Gonzagæ in libros sex divisa, etc. Elle n'a été imprimée qu'en 1675, à Vicence, in-4., avec des notes de Lambecius. 2°. De Honestâ Voluptate ot Valetudine libri X, imprimé pour la première fois à Cividale del Friuli (in Civitate Austriæ), 1481, in-4. Dans plusieurs des éditions subséquentes, on a ajouté au titre ces mois: de Obsoniis; c'est celui du ch. I du liv. VI; et c'est sur ce seul fondement que quelques auteurs ont dit que Platina avait fait ex professo, un livre sur la cuisine. Voyez Apostolo Zeno, Dissert. Voss., t. I, p. 254.
559Tiraboschi, ub. supr., p. 21.
560Depuis 447 jusqu'en 1449. La première édition parut à la suite de la Chronique d'Eusèbe, sans nom de lieu et sans date (Milan, 1475, in-4. gr.); Voy. Apostolo Zeno, Dissert. Voss., t. I, p. 110; cette édition est de la plus grande rareté. Il en parut une seconde, Venise, 1483, in-4., etc.
561Muratori, Script. Rer. ital., vol. XIII.
562De captivitate Pisarum, ibid., vol. XIX.
563Libro della Vita civile, Florence, 1529, in-8. Ce livre est écrit en Dialogues.
564Par Claude des Rosiers, et imprimé à Paris, 1557, in-8.
565Marsile Ficin, en écrivant à l'auteur, adresse sa lettre: Matheo Palmerio poetœ theologico, épist. 45, l. I. Sur ce poëme, intitulé: Cità di Vita, et qui est divisé en trois livres et en cent chapitres, voy. Apostolo Zeno, ub. supr., p. 113 à 121.
566Apostolo Zeno, loc. cit., en compte trois principaux manuscrits dans les bibliothèques Ambroisienne à Milan, Laurentienne et de Strozzi, à Florence.
567Loc. cit., et surtout p. 119.
568Tiraboschi, ub. supr., p. 24.
569À Consignano, village dont il fit une ville épiscopale quand il fut devenu pape, et que, de son nom de Pio, il nomma Pienza.
5701458.