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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3

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«La duchesse de la Vallière manda au roi, outre cette lettre que l'on n'a point vue, «qu'elle aurait plus tôt quitté la cour, après avoir perdu l'honneur de ses bonnes grâces, si elle avait pu obtenir d'elle de ne le plus voir; que cette faiblesse avait été si forte en elle qu'à peine était-elle capable présentement d'en faire un sacrifice à Dieu; qu'elle voulait pourtant que le reste de la passion qu'elle a eue pour lui servît à sa pénitence, et qu'après lui avoir donné toute sa jeunesse ce n'était pas trop encore du reste de sa vie pour le soin de son salut.» Le roi pleura fort, et envoya Colbert à Chaillot, la prier instamment de venir à Versailles, et qu'il pût lui parler encore. M. Colbert l'y a conduite; le roi a causé une heure avec elle, et a fort pleuré. Madame de Montespan fut au-devant d'elle les bras ouverts et les larmes aux yeux. Tout cela ne se comprend point: les uns disent qu'elle demeurera à Versailles et à la cour; les autres, qu'elle reviendra à Chaillot. Nous verrons.»

Six jours après cette lettre, madame de Sévigné, écrivant encore à sa fille, dit485: «Madame de la Vallière est toute rétablie à la cour. Le roi la reçut avec des larmes de joie, et madame de Montespan avec des larmes..... devinez de quoi? Elle a eu plusieurs conversations tendres; tout cela est difficile à comprendre: il faut se taire486

On avait approuvé le départ de madame de la Vallière, on désapprouva son retour; mais le public n'était rien pour elle, Louis XIV était tout, et quand Dieu cessait de la soutenir elle n'avait pas la force de résister à son amant. Le feu autrefois allumé par elle dans le cœur de Louis XIV, quoiqu'il ne fît plus briller de flamme, y laissait encore assez de chaleur pour que le monarque ne pût supporter l'idée de se séparer d'elle. La Vallière se trouva donc condamnée à garder encore longtemps cette pénible chaîne qu'elle arrosait de ses larmes487.

CHAPITRE XIV.
1671

Affliction de MADEMOISELLE.—Sa cause.—Surprise de madame de Sévigné à la nouvelle du mariage projeté de MADEMOISELLE avec Lauzun.—Tous les chefs de la Fronde sont soumis au roi.—Condé leur donne l'exemple.—MADEMOISELLE conserve son indépendance.—Énumération des nombreux partis qu'elle avait refusés.—Elle manifeste le désir de se marier.—On veut lui faire épouser le comte de Saint-Paul.—Madame de Puisieux négocie cette affaire.—Détails sur madame de Puisieux.—MADEMOISELLE refuse MONSIEUR.—On croit qu'elle épousera le comte de Saint-Paul, et l'on apprend qu'elle se marie à Lauzun, avec le consentement du roi.—Surprise générale.—Son amour pour Lauzun avait commencé en 1667.—Progrès de cet amour.—Conduite adroite de Lauzun.—Il feint de ne pas comprendre MADEMOISELLE.—Embarras qu'elle éprouve pour faire connaître son amour à Lauzun.—Ses scrupules.—Ses combats intérieurs.—Elle fait à Lauzun une déclaration par écrit.—Lauzun la révoque en doute.—Elle est forcée de déclarer à Lauzun son amour de vive voix.—Elle voit le roi, qui promet de ne pas s'opposer à ses désirs.—Une députation de nobles fait la demande officielle de la main de MADEMOISELLE pour Lauzun.—Cette affaire est discutée dans le conseil du roi, et le roi, malgré l'opposition de MONSIEUR et des princes du sang, donne son consentement.—Fureur de Condé.—Démarche de la reine, des princes du sang, de MONSIEUR pour empêcher ce mariage.—Lauzun veut différer, pour les préparatifs, la cérémonie.—On persuade à madame de Montespan de se mettre contre Lauzun.—Le roi rétracte son consentement.—Désespoir de MADEMOISELLE; elle voit le roi, lui fait verser des larmes, et n'en peut rien obtenir.—Lauzun supporte ses revers avec calme et dignité.—Cette bonne conduite ne se soutient pas.—Il veut commettre madame de Montespan avec le roi; il est disgracié et enfermé.—MADEMOISELLE refuse encore d'épouser le comte de Saint-Paul, et parvient à faire mettre Lauzun en liberté.—Elle contracte avec lui un mariage secret.—L'ingratitude de Lauzun force MADEMOISELLE de s'en séparer.—Détails subséquents sur MADEMOISELLE.—Madame de Sévigné a été témoin des joies et des douleurs de MADEMOISELLE.—L'affaire de son mariage avec Lauzun est une tragédie dans toutes les règles.

Dans ce carrosse qui, le lendemain d'un bal, transportait à Versailles Louis XIV et Montespan versant des larmes, MADEMOISELLE pleurait aussi. Ce n'est pas qu'elle fût émue par la sensibilité du roi ou le dépit de sa maîtresse; mais elle pleurait de ses propres douleurs, de son mariage avec Lauzun différé ou rompu pour toujours.

Il n'est pas un lecteur qui, à cette mention de mariage de Lauzun, ne se rappelle aussitôt la lettre si souvent citée que madame de Sévigné écrivit pour exprimer l'étonnement où la jeta l'annonce de ce mariage488. Cette multitude de souvenirs qui se pressaient alors sous sa plume et se disputaient la préférence; cette agitation qu'elle éprouvait à la révélation d'un événement dont elle ne pouvait douter et qui cependant était pour elle, comme pour tout le monde, invraisemblable, monstrueux, incroyable; tout cela ne se peut bien comprendre qu'autant que l'on sait apprécier ce que madame de Sévigné connaissait si bien: le caractère de MADEMOISELLE, la constance de ses sentiments, la ténacité de ses opinions, le rang élevé et la position tout exceptionnelle qu'elle tenait à la cour.

La jeunesse de MADEMOISELLE, comme celle de madame de Sévigné, s'était écoulée durant les troubles de la régence et de la Fronde, temps de désordre et d'agitation, mais aussi temps de plaisirs et d'espérance. La bourgeoisie, la roture avaient cru alors s'affranchir des servitudes qui pesaient sur elles; la noblesse, reconquérir l'indépendance dont elle jouissait avant Richelieu. L'autorité royale, en faisant cesser les résistances, n'avait pu anéantir les convictions. Lorsqu'on a longtemps combattu pour une cause que l'on croit juste, on peut bien renoncer à l'espoir, mais non pas au désir de la voir triomphante. C'est la conscience que l'on avait de la légitimité d'un tel sentiment qui faisait des chefs les plus hardis de la Fronde et de la guerre civile les plus humbles et les plus obséquieux courtisans. Plus ils pouvaient être soupçonnés d'intentions hostiles envers l'autorité royale, plus, pour s'y rattacher et en obtenir des faveurs, ils se montraient prompts à se soumettre à ses ordres et à se faire les apologistes et les soutiens de ses actes les plus despotiques. Le plus illustre, le plus redoutable d'entre eux, Condé, leur chef, leur donnait l'exemple; il avait déposé son orgueil aux pieds du jeune monarque, et toutes ses démarches et tous ses discours ne tendaient qu'à rentrer en grâce auprès de lui, afin d'obtenir de hauts emplois et le commandement d'une armée. Condé, après avoir ruiné tous ses partisans, était rentré en France criblé de dettes; et sans Gourville, qui sut négocier habilement avec l'Espagne, intimider les créanciers de ce prince, établir l'ordre dans la perception des revenus et l'économie dans les dépenses, Condé aurait vu s'écrouler la fortune de sa maison489. L'entière prostration de tous ceux qui pouvaient avoir quelque velléité d'opposition à l'égard du roi et de son gouvernement, résultait nécessairement de la soumission du prince de Condé, le premier d'entre eux par le rang et la naissance, le plus illustre par ses talents et sa réputation d'homme de guerre. Cependant il existait encore une personne qui, après avoir traversé les temps orageux sans rien perdre des immenses richesses qu'elle tenait de sa mère, conservait à la cour son indépendance.

 

MADEMOISELLE, princesse de Montpensier, avait été, durant les troubles, recherchée par tous les partis, successivement l'idole de tous et quelquefois leur arbitre. Fille d'un père timide et incertain, dès sa première jeunesse elle avait donné des preuves de fermeté, de résolution, de constance et de courage. Au milieu des plaisirs, des séductions et de la licence générale, sa générosité, sa grandeur, sa retenue, son imposante dignité semblaient réaliser l'idéal de ces héroïnes de Corneille qui, exemptes de toutes les faiblesses du cœur, ne connaissent d'autres sentiments que ceux qu'admettent l'ambition, l'amour de la gloire, l'orgueil d'un rang élevé et d'un nom sans tache. Aucune princesse ne fut sur le point de contracter d'aussi grandes alliances et ne vit déconcerter par les événements un plus grand nombre de projets de ce genre. Destinée par son père, dès son enfance, au comte de Soissons, la mort de celui-ci la livra à l'espoir qu'elle nourrit si longtemps d'épouser le roi490. Elle se crut un instant recherchée par Charles, duc de Lorraine491. Anne d'Autriche la flatta ensuite de lui procurer pour époux le cardinal infant, son frère; on la berça de l'espérance de la marier à Philippe IV, roi d'Espagne, devenu veuf. Elle repoussa les offres du prince de Galles, parce qu'alors elle croyait qu'elle allait être mariée à l'empereur d'Autriche. Il y eut en effet des négociations à ce sujet, qui ne réussirent pas plus que le projet de la donner en mariage à l'archiduc Léopold, qu'on aurait fait souverain des Pays-Bas. MADEMOISELLE avait eu encore le projet d'épouser le roi de Hongrie, fils de l'empereur. La faiblesse de santé de madame la princesse de Condé fit entrevoir à MADEMOISELLE la possibilité de s'unir au prince de Condé, que l'esprit de parti lui avait fait autrefois repousser, et qui, par la même cause, était depuis devenu son héros492. On désira de nouveau la donner au duc de Lorraine, ce qui ne réussit pas plus que le dessein qu'elle eut de renouer avec le prince de Galles, devenu roi d'Angleterre. Elle refusa les offres du duc de Savoie, et plus tard celles du duc de Neufbourg493. Enfin, Louis XIV voulut lui imposer le roi de Portugal, Alphonse-Henri VI, parce que cela importait à sa politique. Elle opposa un refus formel aux volontés du roi, et fut, par cette unique raison, exilée à sa terre de Saint-Fargeau. Le stupide Alphonse, forcé de céder à son frère sa femme et son trône, justifia suffisamment le dédain que MADEMOISELLE avait manifesté pour sa personne494.

Rappelée de son exil par le roi, qui, malgré sa rigueur passagère, ne cessait d'avoir pour elle des égards et de la déférence, MADEMOISELLE parut tout à coup renoncer aux résolutions qui jusque-là avaient présidé à toute sa conduite et l'avaient dirigée dans ses projets. Née le 29 mai 1627, elle avait alors quarante-trois ans. Toutes les chances de mariage qu'elle avait considérées comme sortables pour elle avaient été sans résultat. Comme on la croyait inaccessible aux faiblesses d'une inclination douce et tendre, on avait pensé qu'elle s'était enfin résolue à rester maîtresse d'elle-même, à vivre dans le célibat, sans quitter la cour, où son rang lui assignait la seconde place après la reine. Sa grande fortune lui permettait de satisfaire son goût pour le monde, d'avoir elle-même une petite cour et de donner des fêtes avec une généreuse magnificence. D'après cette croyance, qui était générale, chacune des branches de la famille royale, en faveur de laquelle seule il lui convenait de tester, espérait un jour avoir une portion de ses riches domaines495. Le roi d'abord en convoitait une grande part pour le Dauphin, MONSIEUR pour ses filles496 et le prince de Condé pour ses fils. Cette position et les discours auxquels elle donnait lieu furent pour elle une cause de chagrin et de tristesse, dont elle résolut de se délivrer. On la vit donc tout à coup manifester hautement la ferme volonté de se choisir un mari qui pût la rendre heureuse et lui donner des héritiers directs. Aussitôt les ambitions et la cupidité s'éveillèrent, et agirent avec d'autant plus de promptitude que l'âge de la princesse la forçait elle-même à se hâter. Le comte de Saint-Paul497, le plus élevé par le rang de tous les jeunes seigneurs de la cour, appartenait par son père aux Longueville, par sa mère aux Condé: ces deux puissantes maisons se liguèrent pour le faire agréer pour époux à MADEMOISELLE. La grande différence d'âge leur paraissait plutôt un moyen de succès qu'un motif d'objection498.

Il y avait alors à la cour une femme qui, dans sa jeunesse un peu galante, y avait joué un assez grand rôle et qui, dans un âge très-avancé, y conservait beaucoup d'influence: c'était Charlotte d'Étampes de Valencey, marquise de Puisieux. Presque septuagénaire, elle avait une inconcevable activité, jointe au besoin et à l'habitude de l'intrigue. Comme elle était riche, d'un esprit très-original, très-aimable malgré ses goûts bizarres, on la recherchait beaucoup. Son âge, ses succès, son expérience, l'utilité et l'agrément de son commerce lui avaient acquis un ascendant qui la rendait difficile et exigeante; mais par cette raison elle avait, en quelque sorte, fait reconnaître le droit qu'elle s'arrogeait de se mêler de toutes les affaires qu'elle prenait en gré, et d'en parler librement, avec assurance, avec autorité, fût-ce même aux princesses499. Cette espèce de privilége qu'elle avait usurpé et qui lui était acquis contribuait au succès de tout ce qu'elle entreprenait. Ce fut elle que les maisons de Condé et de Longueville choisirent pour circonvenir MADEMOISELLE et la déterminer à épouser le comte de Saint-Paul. Quand on parla de ce projet à MADEMOISELLE, elle ne le repoussa pas, et l'on se crut certain du succès500. MADEMOISELLE avait raconté un jour à M. de Coulanges songé que madame de Sévigné était malade elle s'était réveillée en pleurant, et avait chargé madame de Coulanges de le lui dire; et madame de Sévigné, pour laquelle MADEMOISELLE avait tant d'amitié, favorisait le comte de Saint-Paul501. Madame de Puisieux, madame de la Fayette, madame de Thianges, madame d'Épernon, madame de Rambures502 et quelques autres personnes, toutes liées avec madame de Sévigné, toutes également admises dans la société intime de la princesse, concouraient au même but et secondaient les instances de l'héritier des Longueville; enfin, Guilloire, qui avait le titre de gentilhomme ordinaire de MADEMOISELLE, et qui était à la fois son médecin, son secrétaire ou son intendant, se montrait aussi favorable à cette alliance503.

 

Deux circonstances parurent devoir y faire renoncer entièrement. Dès qu'on sut que MADEMOISELLE voulait se marier, la politique chercha aussitôt à mettre à profit cette volonté. Les ministres de Louis XIV, voyant que le roi d'Angleterre ne pouvait avoir de postérité de la reine sa femme, songèrent à le faire divorcer, à lui faire embrasser la religion catholique, vers laquelle il inclinait, et à lui donner en mariage Mademoiselle, dont les grands biens pourraient le soustraire, pour ses dépenses personnelles, à la dépendance de son parlement. Ce dessein, dont on parla pendant une semaine, n'eut pas de suite. Mais lorsque, par la mort de l'infortunée Henriette, MONSIEUR devint veuf, tout le monde pensa qu'il était le seul parti qui convînt à MADEMOISELLE. L'idée de ce mariage s'accrédita à la cour et dans le public, et fut enfin regardée comme certaine. Louis XIV le désirait peu, mais il comprit qu'il ne pouvait s'y opposer. Il ne voyait pas avec plaisir son frère devenir assez riche pour pouvoir se passer de ses bienfaits. Lorsqu'il parla de cette affaire à sa cousine, il lui dit qu'il croyait devoir lui déclarer que son intention était de ne jamais donner à MONSIEUR aucun gouvernement, lors même qu'il deviendrait son mari. Louis XIV fut fort surpris et en même temps très-satisfait d'entendre MADEMOISELLE lui répondre qu'elle se soumettrait en tout à ses ordres; qu'elle épouserait MONSIEUR, s'il le voulait; mais que tel n'était pas son désir. MONSIEUR, de son côté, avait témoigné si peu d'empressement pour obtenir la main de MADEMOISELLE, et dit si clairement qu'il ne se marierait avec elle que pour ses grands biens, que Louis XIV ne put être offensé que sa cousine refusât l'honneur de cette alliance, puisque c'était lui-même qui lui avait rapporté le propos, peu flatteur pour elle, que MONSIEUR lui avait tenu504. Dès qu'on sut que MADEMOISELLE avait refusé d'épouser MONSIEUR, on ne douta point qu'elle ne fût enfin décidée à prendre pour mari le beau comte de Saint-Paul. Madame de Sévigné, madame de Puisieux et toutes les personnes qui voyaient familièrement cette princesse regardèrent ce mariage comme devant se faire très-prochainement. Les familles de Longueville et de Condé se mirent en mesure de solliciter le consentement du roi.

On en était là, lorsque tout à coup on apprit que ce consentement du roi était donné à MADEMOISELLE pour épouser, le dimanche suivant, qui?—Le comte de Saint-Paul.—Non… MADEMOISELLE, petite-fille de Henri IV, mademoiselle d'Eu, mademoiselle de Dombes, mademoiselle de Montpensier, MADEMOISELLE, cousine germaine du roi; MADEMOISELLE, destinée au trône; MADEMOISELLE, le seul parti de France qui fût digne de MONSIEUR505, épousait Lauzun, ce petit marquis de Puyguilhem, ce cadet de Gascogne si nouvellement introduit à la cour, si récemment comblé des faveurs de son maître, qui, rapidement élevé de grade en grade et d'honneurs en honneurs, était bien parvenu à faire naître la crainte et l'envie, mais non à conquérir la considération et l'estime. Ce fut alors que madame de Sévigné, dans le premier moment de l'émotion que lui causa une nouvelle si étrange, si inattendue, prit la plume pour écrire à son cousin de Coulanges, alors auprès de son beau-père Dugué-Bagnols, intendant à Lyon, afin de l'instruire de l'événement qui allait avoir lieu et dont toute la cour et tout le public étaient préoccupés506.

Ce qui est plus étrange que la chose qui causa tant de surprise à madame de Sévigné, c'est sa surprise elle-même, c'est l'ignorance où elle était, où étaient toute la cour, toutes les personnes qui entouraient la princesse de son inclination pour Lauzun. Cette inclination, cependant, était déjà ancienne quand elle éclata par la déclaration de son mariage. MADEMOISELLE s'est plu à tracer naïvement et longuement les progrès de cette passion malheureuse. Les déplorables faiblesses dont elle fut la cause ont terni un caractère qui, sans être exempt d'inconséquences et de petitesses féminines, avait conservé jusque-là de la grandeur et de la noblesse.

Les premiers commencements de cet amour datent de l'année 1666. Les attentions de Lauzun pour le roi, son zèle pour son service, l'espèce de familiarité qui régnait entre le monarque et lui l'avaient fait distinguer par MADEMOISELLE entre tous les courtisans. Elle avait remarqué la bonne tenue et le luxe des équipages du régiment de dragons qu'il commandait. Dans les marches, c'était Lauzun qui montait le cheval le plus beau et le plus vigoureux; il était toujours accompagné des plus belles troupes; dans les campements, sa tente était la plus magnifiquement meublée507. Il n'agissait, il ne parlait jamais qu'à propos; il se communiquait à peu de gens, et paraissait extraordinaire en tout, mais de telle sorte que tout en lui était naturel. Il déguisait ce qui était à son avantage, et c'était par autrui que MADEMOISELLE apprenait ses actes de bravoure ou ses actions généreuses. On le disait aimé de beaucoup de femmes; et cependant MADEMOISELLE ne trouvait pas, dans tous les seigneurs de la cour, un seul qui fût plus discret, qui aimât moins à parler d'affaires de galanterie. Lauzun ne recherchait pas MADEMOISELLE, jamais il ne l'abordait de lui-même; mais dans les réceptions, chez la reine, chez le roi, dans les voyages, quelle que fût la jeunesse ou la beauté de celles avec lesquelles il s'entretenait, quelque forte que fût la chaleur de la conversation où il se trouvait engagé, quelque élevé que fût le rang ou l'emploi de ceux qui lui parlaient, un signe de tête de MADEMOISELLE, un mouvement de son doigt, un regard dirigé sur lui l'amenait aussitôt près d'elle. Alors il s'avançait avec une contenance si respectueuse et un air d'une si parfaite soumission qu'elle pouvait réitérer ses appels en présence de tous sans donner lieu à aucune interprétation maligne, sans suggérer aucune autre pensée que, Lauzun ordonnant beaucoup de choses dans la maison du roi et fort au courant de tout ce qui se passait à la cour et dans le monde, il était naturel que MADEMOISELLE, pour satisfaire sa curiosité, s'adressât à celui qui avait plus de moyens de la satisfaire. Quand on la voyait honorer de sa bienveillance le plus intime des favoris, celui que l'on considérait comme pouvant mieux l'informer de ce qui concernait le roi, on la croyait uniquement occupée de plaire au roi, et on lui savait gré de ces dispositions508. Son âge, l'orgueil de sa naissance, sa vertu, la hauteur de ses résolutions éloignaient jusqu'à l'ombre d'un soupçon. C'est ainsi que MADEMOISELLE, ne se voyant gênée par aucune considération d'étiquette ou de bienséance, se fit une douce habitude d'interroger sans cesse Lauzun, de le consulter sur toutes choses. Elle lui trouvait des sentiments si honnêtes et si délicats, un sens si droit et si juste que sa confiance en lui devint entière, et que l'estime la plus profonde achevait encore de lui faire goûter, dans les longs entretiens qu'elle avait avec lui, un plaisir pur et toujours nouveau509.

Cependant, à mesure que Lauzun s'aperçut des progrès qu'il faisait dans le cœur de MADEMOISELLE, il évita de plus en plus de se trouver près d'elle. Il faisait en sorte que les ordres du roi, les exigences de son service ou quelques autres causes importantes le forçassent de s'écarter des lieux où elle était; mais si sa personne était absente, des mesures étaient prises pour que son souvenir fût toujours présent. La comtesse de Nogent quittait peu MADEMOISELLE; sœur de Lauzun, elle l'entretenait sans cesse de lui510. D'accord avec lui, ses amis les comtes de Rochefort et de Guitry ne tarissaient pas sur ses louanges. Ils se chargeaient surtout de réfuter tous les bruits désavantageux sur Lauzun, qui parvenaient aux oreilles de la princesse. Pour motiver la rareté de ses apparitions, il paraissait toujours accablé d'affaires. Cependant MADEMOISELLE apprit que Lauzun n'était pas aussi occupé qu'il le disait, et qu'il allait souvent en ville chez une dame de la Sablière. C'était la femme de Rambouillet de la Sablière, déjà célèbre par les charmes de sa figure, son savoir, son esprit et qui réunissait chez elle la société la plus brillante de Paris, de savants, d'hommes de lettres et de gens du monde511. Lauzun en était alors fort amoureux, et s'efforçait d'obtenir la préférence sur un grand nombre de rivaux512. Telle était l'ignorance de MADEMOISELLE sur ce qui se passait hors de la cour, et l'audace de Lauzun et de ses amis, qu'un de ces derniers, interrogé par la princesse pour lui dire ce qu'il fallait penser de madame de la Sablière, osa répondre que c'était une petite bourgeoise de la ville, vieille et laide; mais qu'il fallait bien qu'elle fût utile à Lauzun pour quelque intrigue, puisque lui, qui vivait très-retiré des femmes et ne songeait plus qu'à faire sa cour au roi, voyait assez souvent cette madame de la Sablière, et que même il avait donné une place de secrétaire des dragons à son frère Hesselin513.

L'habitude que MADEMOISELLE avait contractée de s'entretenir avec Lauzun devint bientôt pour elle un impérieux besoin. L'ennui, ce triste compagnon de la grandeur, l'accablait partout où Lauzun n'était pas. Dès qu'elle entrait chez la reine ou chez le roi à Saint-Germain, aux Tuileries, à Versailles, elle le cherchait des yeux. Quelque nombreuse que fût la cour, quel que fût l'éclat des fêtes et des plaisirs qu'on y goûtait, elle lui paraissait triste et déserte quand Lauzun en était absent. Lorsqu'elle ne pouvait dans toute la journée échanger avec lui une parole, un regard, c'était pour elle une jouissance de le voir passer de loin à cheval. Pour se procurer cet allégement à sa peine, elle se mettait souvent aux fenêtres ou dans les endroits les plus propices. Le jour, la nuit, dans le monde, dans la solitude, en ville, en repos ou sur les routes, elle ne pensait qu'à Lauzun. A cette continuelle préoccupation, elle commença à croire qu'elle pouvait être accessible à l'amour, mais elle ne s'en effraya pas. Les précieuses de l'hôtel de Rambouillet, dont les principes et les idées lui avaient été inculqués dès sa jeunesse, avaient fait de cette passion la vertu des belles âmes attirées par une commune sympathie à s'unir entre elles et dégagées de tout appétit grossier et de l'avilissante influence des sens. Quoique Lauzun n'eût jamais donné lieu à MADEMOISELLE de penser qu'il partageât la passion qu'il lui avait inspirée, elle le croyait. Le maintien froid et réservé de Lauzun lorsqu'il était près d'elle, même en tête-à-tête, eût dû lui persuader le contraire; mais elle pensait que le respect et la déférence qu'il lui devait le retenaient, et elle lui savait gré de cette retenue, comme d'un sacrifice qu'il s'imposait. Il lui paraissait impossible que cette âme si noble, si honnête, si pure n'eût pas été créée pour elle. Un jour, à Saint-Germain, chez la reine, en songeant à la mystérieuse union des cœurs, elle se rappela confusément des vers de Corneille qu'elle avait entendus au théâtre. Aussitôt elle fit chercher dans tout le château les œuvres de Corneille; elles ne s'y trouvèrent point. Elle dépêcha un courrier à Paris pour se les procurer; dès qu'elle les eut, elle feuilleta tous les volumes, trouva enfin les vers qu'elle cherchait, et en fut si enchantée qu'elle les apprit par cœur514.

Voici quel était le commencement de cette tirade:

 
Quand les ordres du ciel nous ont faits l'un pour l'autre,
Lise, c'est un accord bientôt fait que le nôtre;
Sa main entre les cœurs, par un secret pouvoir,
Sème l'intelligence avant que de se voir.
Il prépare si bien l'amant et la maîtresse
Que leur âme au seul nom s'émeut et s'intéresse.
On s'estime, on se cherche, on s'aime en un moment.
Tout ce qu'on s'entredit persuade aisément,
Et, sans s'inquiéter de mille peurs frivoles,
La foi semble courir au-devant des paroles515.
 

«Il me semble, dit-elle dans ses Mémoires516, que rien ne convenait mieux à mon état que ces vers, qui ont un sens moral lorsqu'on les regarde du côté de Dieu, et qui en ont un galant pour les cœurs qui sont capables de s'en occuper.»

Ce qui entretenait l'illusion de la malheureuse princesse, c'était Lauzun qui se montrait de plus en plus attentif à prévenir ses désirs, de plus en plus ingénieux à les satisfaire.

Ainsi, lorsque le roi avec la reine et toute sa cour se rendirent en Flandre, le commandement de l'escorte fut donné à Lauzun. Il fut aussi chargé d'ordonner tout ce qui était nécessaire pendant le voyage. Il fit voir tant d'activité, de prévoyance et de présence d'esprit dans les fonctions embarrassantes dont il était chargé qu'il s'attira les éloges de toutes les personnes que le roi avait désignées pour l'accompagner. MADEMOISELLE était de ce nombre, et suivait la reine. Elle eut alors peu d'occasions de s'entretenir avec Lauzun; mais elle le voyait souvent, car il semblait se multiplier et être à la fois présent partout, saisissant avec une prestesse extraordinaire toutes les circonstances où il pouvait lui être utile et paraissant n'être occupé qu'à les faire naître. En se rendant de Saint-Quentin à Landrecies, toute la cour se trouva arrêtée par les débordements d'une rivière et forcée de retourner en arrière. Avant qu'on eût eu le temps de jeter un pont de bois, la famille royale fut obligée de coucher pêle-mêle dans une grange. Dans la confusion d'une marche si précipitée, les voitures ne purent se suivre selon l'ordre qu'elles avaient gardé dans une marche régulière, et princes et princesses se trouvèrent séparés de leurs gens de service. La reine était désolée de n'avoir point ses femmes de chambre, et MADEMOISELLE était d'autant plus inquiète des siennes qu'elle les avait laissées, dans un des carrosses, nanties de ses pierreries. Tout à coup elles arrivèrent, et MADEMOISELLE ne pouvait concevoir comment elles avaient précédé les femmes de la reine517 et dépassé tant d'équipages qui marchaient avant elles. Mais le lendemain, à son réveil, elle eut l'explication de ce fait par l'arrivée de ses deux dames d'honneur, qui, fort courroucées contre Lauzun, vinrent se plaindre à elle de ce qu'il avait fait arrêter leur carrosse pour faire passer celui des femmes de chambre. Cette attention délicate de Lauzun fit un grand plaisir à MADEMOISELLE; mais elle en éprouva un plus vif encore lorsqu'elle le rencontra le soir même chez la reine, et qu'elle put, à voix basse, lui en témoigner sa reconnaissance518. Les tendres sentiments qu'elle entretenait pour Lauzun, sans aucune défiance d'elle-même, parce qu'elle les croyait uniquement fondés sur l'estime, échauffèrent d'autant plus son cœur qu'elle était forcée de les comprimer et de les déguiser sous l'apparence de la tranquille affection d'une simple amitié; puis la chaleur du cœur, par degrés, se communiquant aux sens, excita en elle des troubles inconnus, qui semblèrent lui créer une nouvelle existence, et la rendirent méconnaissable à elle-même. Qu'on juge ce que dut être cette manifestation de la passion fougueuse de l'amour chez une princesse qui était arrivée à l'âge de plus de quarante ans sans l'avoir jamais ressentie, et qui, naturellement vive, avait été habituée, dès son enfance, à se livrer à ses penchants! L'embrasement fut terrible, et la surprise pareille à celle de l'éruption d'un volcan longtemps silencieux. La princesse connut son état. Le péril était grand, mais la religion était puissante, et elle avait pour auxiliaire un caractère énergique et fier. La raison et la vertu eurent d'abord le dessus. Au lieu de saisir les occasions de voir Lauzun, MADEMOISELLE les évita; loin de rechercher avec lui les tête-à-tête, elle s'imposa la loi de ne lui jamais parler qu'en présence d'un tiers519. Elle cessa de s'entretenir avec lui de ce qui pouvait avoir quelque analogie avec les souffrances de son cœur, et elle ne lui parla plus que de choses indifférentes.—Vain espoir!—Tous les efforts qu'elle faisait pour bannir Lauzun de sa pensée l'y regravaient en traits plus ineffaçables et plus séducteurs. Les impressions que lui causait sa présence étaient toujours de plus en plus vives. Elle se faisait une telle violence pour se conformer à la résolution qu'elle avait prise de lui dissimuler ce qu'elle ressentait pour lui qu'elle ne pouvait plus, lorsqu'elle lui parlait, arranger trois mots qui eussent un sens520. Quand elle était seule, elle formait cent projets qu'elle rejetait l'instant d'après pour en concevoir cent autres, aussitôt repoussés comme impraticables. Plus de repos pour elle, ni le jour ni la nuit. Son esprit incertain, sa raison bouleversée flottaient sans cesse en tout sens, comme un vaisseau sans voile et sans gouvernail, assiégé par la tempête. MADAME (Henriette d'Angleterre), qui existait encore alors et avait, quoique plus jeune, et malheureusement pour elle, plus que MADEMOISELLE l'expérience des passions, lui parlait souvent du mérite de Lauzun. «MADAME avait de l'amitié pour moi, dit MADEMOISELLE dans ses Mémoires; je fus tentée de lui ouvrir mon cœur, afin qu'elle me dît bonnement ce que je devais faire et de quelle manière elle me conseillait de me conduire. Je n'étais pas en état de le pouvoir faire moi-même, puisque je faisais toujours le contraire de ce que je voulais chercher à faire; ce que j'avais projeté la nuit, je ne pouvais l'exécuter le jour521

485SÉVIGNÉ, Lettres (18 février 1671), t. I, p. 334, édit. de G. de S.-G.; t. I, p. 255, édit. de M.
486SÉVIGNÉ, Lettres de Marie Rabutin-Chantal à madame la comtesse de Grignan, sa fille, 1726, in-12, t. I, p. 32 (lettre du 18 février 1671).
487Sur la Vallière, conférez SÉVIGNÉ, Lettres (13 janvier 1672), t. II, p. 342, édit. de G. de S.-G.—(13 décembre 1675), t. III, p. 263, édit. de G. de S.-G.—Ibid., t. III, p. 172, édit. de M.—(12 janvier 1674), t. III, p. 304, édit. de G. de S.-G.—Ibid. t. III, p. 206 et 207, édit. de M. (la Rosée).—(5 juin 1675, écrite le lendemain de la profession de madame de la Vallière), t. III, p. 403 et 404, édit. de G. de S.-G.—Ibid., t. III, p. 283.—(29 avril 1676), t. IV, p. 412, édit. de G. de S.-G.—Ibid., t. IV, p. 272, édit. de M.—(16 octobre 1676), t. V, p. 170, édit. de G. de S.-G.—Ibid., t. V, p. 30, édit. de M. (29 décembre 1679); t. VI, p. 276, édit. de G. de S.-G.—Ibid., t. VI, p. 83.—(5 janvier 1680), t. VI, p. 286, édit. de G. de S.-G.; t. VI, p. 92, édit. de M.—(1er septembre 1680, lettre de Corbinelli à Bussy), t. VII, p. 190, édit. de G. de S.-G.—Ibid., t. VI, p. 443, édit. de M., et la note a, qui contient le songe de la marquise de la Beaume.—BUSSY, Lettres, t. V, p. 83.
488SÉVIGNÉ, Lettres (15 décembre 1670), t. I, p. 212, édit. de Monmerqué.—Ibid., t. I, p. 283, édit. de G. de S.-G.; t. I. p. 15 de l'édit. 1726 (sans nom de lieu). Cette lettre commence cette édition, qui est la première imprimée en France.
489GOURVILLE, Mémoires, t. LI, p. 410, 420, 428, 434, 435.—TURPIN, Vie de Louis de Bourbon, prince de Condé, t. XXV des Hommes illustres de la France, ou t. II de l'Histoire de Condé, p. 161 et 162.
490MOTTEVILLE, Mémoires, t. XXXVIII, p. 102; t. XXXIX, p. 109.
491CHOISY, Mémoires, t. LXIII, p. 519.
492GUY-PATIN, Lettres (10 mai 1653), t. I, p. 195, édit. de 1846, in-8o.
493MONTPENSIER, Mémoires, t. XL, p. 338.
494MOTTEVILLE, Mémoires, t. XXXVII, p. 350; t. XXXVIII, p. 102; t. XXXIX, p. 109.—MONTPENSIER, Mémoires, t. XLI, p. 385.—CHOISY, Mémoires, t. LXIII, p. 519, 520.
495MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 144.
496Marie-Louise d'Orléans, née le 27 mai 1662, nommée MADEMOISELLE comme mademoiselle de Montpensier, et mademoiselle de Valois, née le 27 août 1669, toutes deux filles d'Henriette d'Angleterre.
497Ci-dessus, chapitre VII, p. 116, et chapitre XIII, p. 226.
498MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 184 et 185.
499Id., Mémoires, t. XLIII, p. 159.—SAINT-SIMON, Mémoires authentiques, t. II, p. 114. Voy. ci-dessus, chap. VIII, p. 130.
500TALLEMANT, Historiettes, t. I, p. 293, 294, 296, édit. in-8o.—MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 159, 171, 205, 206, 209.—LORET, Muse historique, liv. IX, p. 10, 23.—Ibid., liv. VIII, p. 139.—CONRART, Mémoires, t. XLVIII, p. 64.—SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 201, édit. de M.—Ibid., t. I, p. 171, édit. de G. de S.-G. (19 novembre 1671); t. I, p. 286, édit. de M.; t. I, p. 376, édit. de G. de S.-G. (13 mars 1671).—Ibid., t. III, p. 422, édit. de M.; t. IV, p. 48, édit. de G. de S.-G. (23 août 1675).—Ibid., t. III, p. 448, édit. de M.; t. IV, p. 76 (4 septembre 1675).—Ibid., t. IV, p. 146, édit. de M.; t. IV, p. 273, édit. de G. de S.-G. (25 décembre 1675).—Ibid., t. V, p. 255, édit. de M.; t. V, p. 427, édit. de G. de S.-G. (15 septembre 1677).—Ibid., t. IV, p. 152, édit. de M.; t. IV, p. 278, édit. de G. de S.-G. (C'est là qu'il est dit que madame de Puisieux avait quatre-vingts ans, 29 décembre 1675.)—Ibid., t. V, p. 259, édit. de M.; t. V, p. 430, édit. de G. de S.-G. (13 octobre 1677).—Ibid., t. V, p. 263, édit. de M.; t. VI, p. 434, édit. de G. de S.-G. (16 octobre 1677).
501SÉVIGNÉ, Lettres (24 février 1673), t. III, p. 73, édit. de M.; t. III, p. 145, édit. de G. de S.-G.
502MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 159, 183.
503SÉVIGNÉ, t. I, p. 300, édit. de M.; t. I, p. 389, édit. de G. de S.-G. (20 mars 1671).—SEGRAIS, Mémoires, t. II des Œuvres, pag. 92 et 93.
504MADEMOISELLE, Mémoires, t. XLIII, p. 206 et 213.—SEGRAIS, Mémoires, dans ses Œuvres, 1755, t. II, p. 92.
505SÉVIGNÉ, Lettres (15 décembre 1670)
506SÉVIGNÉ, Lettres (15 décembre 1670), t. I, p. 212, édit. de Monmerqué; t. I, p. 283, édit. de G. de S.-G.; t. I, p. 15 de l'édit. 1726.
507MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 103, 160 (année 1666).—CHOISY, Mémoires, t. LXIII, p. 520.
508MONTPENSIER, Mémoires, t. I, p. 285.
509Id., Mémoires, t. XLIII, p. 174.
510Id., Mémoires, t. XLIII, p. 183.
511Conférez notre Hist. de la vie et des ouvrages de la Fontaine, 3e édition, et la notice sur Rambouillet de la Sablière, dans notre édition des madrigaux de ce dernier, et l'article que nous lui avons consacré dans la Biographie universelle.
512LA FARE, Mémoires, t. LXV, p. 184. Quoique madame de la Sablière ne soit pas nommée, c'est d'elle qu'il est question dans cet endroit des Mémoires de la Fare. Conférez avec ce passage celui des Mémoires de MONTPENSIER, t. XLIII, p. 171.
513MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 171.
514MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 144.
515CORNEILLE, Suite du Menteur, acte IV, scène 2.
516MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 145.
517MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 163.
518MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 164.
519Id., ibid., p. 145.
520MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 145.
521Id., ibid., p. 146.